mercredi 4 mai 2011

Etape 2 : Gagué Boca !






















MARDI 26 AVRIL

Lever à la même heure, mais cette fois, je n’oublie pas l’anti- moustique et remplace le café par de l’eau chaude + miel.
La veille, nos copines bordelaises alias Aurélie, Patti et Charlotte m'ont confié une mission : décrocher le maillot jaune. Avec une récompense de la même couleur à la clé… La pression !!!! C’est donc gonflée à bloc et armée cette fois ci d’une ceinture prêtée par Audrey ( ceinture, camel back, pas ceinture ???? A Paris ou ailleurs, toutes mes co-runneuses savant que c’est un grand dilemme pour moi ! ) que je me positionne sur la ligne de départ. Aujourd’hui, l’étape est un peu plus longue. J’ai discuté la veille avec notre Indurain du jour… et nous avions convenu de courir ensemble, ou tout du moins, je vais tout tenter pour la suivre ! Placement sur la ligne de départ, avec aujourd’hui, notre maillot orange des M’zelles : il en aura vécu des histoires cette année ! Même rituel qu'hier, le départ est donné …

Un militaire nous ouvre la route. En effet, même si à aucun moment nous ne nous sommes senties menacées, un minimum d’encadrement est nécessaire, notamment pour la conduite des véhicules – sinon, nous nous ferions arrêter à tout bout de champ. Il nous raconte qu’avec ces conditions climatiques, il faut compter 15 minutes de plus aux chronos habituels sur un semi. On passe le 1er kilo en 4’37’’ again, et Anne me conseille de ne pas partir trop vite : décidément, ça me poursuit ! ( Nicoach, sors de ce corps !) . Le paysage est aujourd’hui plus désertique qu’hier, il n’y a pas un poil de vent, et nous ne traversons aucun village. Pourtant, à deux, ça passe vite ! A savoir que seul le 1er et le dernier kilo sont indiqués : c’est parfois un peu perturbant dans la gestion de course. L’avantage de cette étape est que le sol est assez dur, on le nomme "crème brûlée" , un mélange de sable et de boue séchée. Il faut juste bien se forcer à boire, et garder en tête qu’il reste 3 jours ! On nous avait annoncé une bassine au 8ème kilo – et je m’arrête donc pour mouiller ma casquette. Et là… je ne gère pas bien le mouillage + reposage + recoiffage de la casquette avec queue de cheval et je vois Anne détaler … et j’aperçois au loin les fameuses flammes de la Sénégazelle ( blague du staff , la bassine n'était pas au 8eme !) . Zut, si j’avais su… je ne me serais pas arrêtée !!! Allez go go go ! Je file sur la dernière grande ligne droite entrecoupée d’un petit ruisseau boueux ( petite pensée pour les cross !) . Je m’arrache avec une petite pensée pour mes supporters parisiens : s’il y a bien un moment où il faut sprinter, c’est maintenant ! Je passe la ligne d’arrivée de nouveau sous les acclamations des élèves – en 2eme position, avec 15’’ derrière Anne. J’ai certes raté la 1ère place et ma récompense bordelaise, mais je finis avec la satisfaction d’avoir tout donné ( et je maudis un peu ma casquette verte de la Saintélyon aussi !). Je félicite Anne et retourne chercher les autres gazelles. Mathilde a trouvé son rythme, s’est fait plaisir et je fais les derniers 100 m avec elle : nous avons bon espoir quant au classement par équipe ! Puis je file retrouver Aurélie : elle a fait le marathon de Paris il y a deux semaines et pop, pop, elle enchaine sur une semaine de course dans le désert ! ( et oui, toutes les coureuses sont folles !!!!) . Et là… elle souffre. Sa respiration haletante fait un peu peur… Et là, l’esprit du « on lâche rien »’ s’empare de moi et je décide de la booster jusqu’au bout. L’objectif est de ne pas se laisser rattraper… C’est fou comme même dans les pires moments, on arrive à se sortir les tripes : Aurélie va distancer la gazelle juste derrière mais – si ce n’était pas la sénégazelle, course 100 % bon esprit :-) - elle aurait même pu en doubler 2 autres ! C’est ça aussi la Sénégazelle, la solidarité même pendant la course ! Les filles arrivent les unes après les autres en courant, sauf pour Anne-marie qui finira en quad .

Pas de chant aujourd’hui, mais un combat de lutte sénégalaise. Tout en muscles les garçons ! Ca ressemble un peu à du judo, mais sans tenue spécifique, et sans système de barème. Une fois qu’un des lutteurs a posé les épaules à terre, c’est gagné ! Puis nous partons dans les classes. Nous sommes donc aujourd’hui responsables des dotations. Nous allons rencontrer une classe de CI, l’équivalent des maternelles en France. Nous devons présenter le projet pédagogique avant la distribution… La majorité des petits ne parlant pas encore le français, l’instituteur joue l’interprète. Je leur présente le cahier qu’a réalisé la maternelle pour montrer aux enfants leur école, puis distribue ensuite une enveloppe à chacun des enfants. En effet, chaque petit français a fait un dessin et présenté à sa façon sa famille. Selon les enveloppes, le contenu est différent : il y a des photos, des dessins, des masques… C’est pour moi émouvant de voir comme les français se sont impliqués. Nous distribuons alors des feutres et des feuilles afin que les sénégalais répondent à leurs correspondants : ils sont très appliqués ! Nous distribuons ensuite les fournitures, toujours dans un calme impressionnant et dans le plus grand respect. Pour nous remercier, les enfants nous chantent une chanson. Les larmes montent… Puis le maître appelle des volontaires pour des danses. C’est drôle de voir comme les enfants lèvent la main, car ils crient en même temps… On dirait qu’ils crient « Saîe, saïe, saïe…» : en tout cas, ils ont envie de danser ! Défilent alors filles et garçons applaudis par leurs camarades. La star de la classe en joli vêtement bleu alias Mamadou nous fait toutes craquer… mais déjà il faut repartir. Nous serions bien restées et les enfants ont encore des danses à nous montrer !

Aujourd’hui, ce ne sont pas des calèches mais des taxis brousses qui nous emmèneront à bon port. Ils nous déposeront au marché de Foundiougne. Après quelques recommandations quant au comportement à adopter, nous zigzaguons au milieu des poissons séchés, statues de bois et fruits du baobab, utilisés contre les problèmes gastriques. Pas vraiment motivées pour du shopping, nous rentrons avec Mathilde.

L’après-midi est de nouveau pleine de surprises : c’est garderie chez les gazelles ! Près de 200 enfants de 2 à 5 ans débarquent pour quelques heures : peinture aux pieds et mains, gommettes, jeux d’éveil, lecture, découpage & collage.. et parcours d’adresse. C’est ce dernier que j’ai choisi de préparer avec Katia et Sacha. Il faut d’abord passer sous la corde puis sur la corde, faire des pas chinois, sauter à pied joint, taper dans un ballon, jouer au croquet, marcher avec une balle sur la tête puis finir par un jeu de quilles. Puis pour finir, nous avons fait une mémorable partie de « Un deux trois soleil » menée par Sacha. Eclats de rire garantis ! Enfin, l’après-midi s’est terminée par un goûter. Gâteau au chocolat - avec les doigts- , et nous avons malheureusement dû refuser le gâteau aux mamans – c’est dur de refuser de donner mais ce sont les enfants d’abord… Le staff a durant ce séjour bien pris soin de nous expliquer comment donner, que donner et ce fut très formateur pour ma part. Distribution de peluches avant les au revoir et dernier coup de stress ; on vérifie qu’il ne reste pas de petits cachés … ! Autant dire qu’après une journée pareille, le dîner fut le bienvenu et surtout retrouver notre lit fut un immense bonheur… Demain est un autre jour !

1 commentaire:

  1. Quel récit bien précis de cette belle aventure ! Bravo aux 2 M'zelles pour leur investissement lors de cette sénégazelle ! En prime, une belle 2è place au général pour une m'zelle et une superbe 1ère place pour l'équipe des m'zelles !!!
    Bises les filles !
    Valérie (dossard 58-Rennes)

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