mardi 17 mai 2011

Mon 1er Ekiden...


Depuis mon retour de Foundiougne, je n’ai plus trop la tête à la compet’ ! Et pourtant... "course à pied, quand tu nous tiens !"


J’arrive donc à L’Ekiden, avec une nuit très courte et arrosée ( 1981-2011 - Après l’année 2010 des mariages, c’est l’année des 30 ans – j’ai toujours une bonne excuse pour boire du champagne :-)), j’ai RDV à 7h15 rue saint Charles avec mon conducteur officiel. Je finis donc ma nuit dans la Steeve Twingo, et nous arrivons sur le très pittoresque parking du Décathlon de Pontault Combault un peu avant 8h. J’entame donc mon thermos de café en Cie de Steeve, cédric, serge, Caroline et Delphine, qui a un peu été la sauveuse des gazelles en acceptant de faire partie de l’équipe à j-2 ! c’est mon 1er Ekiden, et même si je ne mets pas trop la pression ( bcp de compet cette année, ça sent un peu plus les vacances …) , il faut quand même tout donner pour l’équipe n°12 ! Changement dans les toilettes du Décath, les « go go go » distribuent les dossards, et je pars m‘échauffer avec Thomas, qui malheureusement, a encore des soucis avec son genou. Le parcours a l’air sympa, même si je trouve qu’il fait un peu froid ( je me suis bien habituée a mes 30° !).


Le 1er départ est à 9h, et il faut donc aller se placer dans le SAS avec tous les relais 2. Le Xveme AC aligne 6 équipes ( prix du plus grand nombre d’équipes !) et je me place donc aux côtés de Thomas, Yoyo, Christophe, Dédé et Thierry. Le staff appelle les numéros : on se croirait au loto… . Puis Delphine arrive un peu avant 9h25, me donne l’élastique à pailettes et … C’est parti ! Moi qui reviens des paysages désertiques et de parcours en bord de fleuve, je me retrouve à courir sur un parking en bord de périph !!! Mais le pouvoir des chaussures magiques agirt, je croise Cathy de l’ACBB qui m’encourage et la machine est en marche. Je double pas mal de gars – il faut dire que le début est très roulant… je croise Philou, Steeve et Pagaphi qui m’encouragent et théorisent : « Pars pas trop vite ! » / « Mais non, elle est bien là… » La vérité, c’est que certes, j’étais bien sur le 1er kilo ( l’effet chaussures magiques + sol plat + pas de sable) , mais que… une fois de plus, je suis partie trop vite. Et là, j’ai même pas l’excuse de dire que je me suis laissée entraîner par les coureurs : j’étais toute seule ! C’est d’ailleurs la difficulté de l’Ekiden : on doit gérer seule ! Nico m’avait dit que si j’étais sous les 4’ au kilo, je devais ralentir. Donc, je ralentis. Pourtant, les puls sont basses. Je sens quand même que je manque de sommeil, et j’essaie d’allonger ma foulée. La ligne droite du 2/3/4 eme kilo est longue – même si les encouragements de Serge nous boostent ! je double Christophe, puis on croise les autres équipes sur l’autre côté. L’équipe 1 a l’air en forme ! Le dernier kilo de la première boucle est agréable, en sous-bois. Avant de boucler le 1er tour, il faut faire un virage en épingle ( ouch !) puis un faux plat sur des mottes de terre nous attend. Là tout de suite, je me serais bien arrêtée après 5 kilos !

Heureusement que les autruches du Xveme sont venues en force et me donnent assez de motivation pour entamer la 2ème boucle ! C’est reparti … 1er kilo en descente, on tourne dans le sous-bois, longue ligne droite sur le 6/7/8… Mon état de forme du jour ne me permet pas de relancer, et je me cale donc sur un rythme de croisière de 13.85 km/h, qui me permet de me faire plaisir, de rester régulière et de ne pas finir crâmée. Au final, le dernier kilo arrive assez vite – je tente tant bien que mal un sprint final… donne l’élastique a Anne Christine ( ça va, on a bien géré le passage de relais !) . temps à ma montre : 43’02’’ – j’ai limité les dégâts ! mais il y a toujours une petite pointe de regrets .. « ah si … je n’étais pas sortie tous les soirs de la semaine, j’avais dormi, mangé mes sacro saintes pâtes hier… » . Bref, on sait ce qu’il faut faire pour décrasser le chrono des 10km, et il reste encore 1 mois et demi. Yapluka ! En attendant, il reste 4 relais – et il faut encourager les 5 autres équipes. Y a encore du boulot !!!! Une ptite orange pour les vitamines, la fin demon thermos de café pour garder les yeux ouverts et en route pour devenir pom pom girl ! je vais me placer à l’endroit stratégique du 3eme/6eme kilo et encourage les maillots orange. C’est drôle comme chacun a l’air de vivre sa course de façon singulière : Steeve ultra concentré, Tony – notre V4 71 ans et abonné aux podiums – toujours à l’aise, Andrew qui en bon anglais a peut être un peu trop forcé sur la bière ces derniers temps ;-), Philou qui vole, Pagaphi qui retrouve ses sensations après un marathon un peu douloureux, Fraîcheur toujours aussi fraîche, les filles qui tentent un sourire qui veut dire « je suis contente d’être là mais c’est dur quand même… » . Puis je décide d’accompagner les filles de mon équipe sur le dernier kilo : Carine, Louise, … Puis pour finir, Caroline qui nous fait un finish avec une escorte de folie ! ça y est, toutes les équipes du Xveme sont rentrées à l’écurie !!! C’est l’heure du traditionnel pique-nique qui me parait à chaque fois plus impressionnant !!! Chacun a encore rivalisé d’imagination pour la récup : tortillas, Quiches en tout genre, cakes ayant plus ou moins de caractère, poulet roti, salades aux milles saveurs… sans oublier les desserts toujours aussi appétissants à base de chocolat, caramel, rhubarbe, citron et autres denrées pour récupérer au mieux !!!! Ces deux bonnes heures de pique-nique nous ont presque fait oublier qu’aucune équipe n’a été qualifiée, mais je suis sûre que s’il y avait eu un prix de l’ambiance , le Xveme l’aurait emporté haut la main !!!







mardi 10 mai 2011

Foundiougne / Paris : retour à la réalité !

SAMEDI 30 AVRIL & DIMANCHE 1ER MAI



Entre le départ de Foundiougne le samedi à 7h45 et le retour à Paris vers 13h le dimanche, nous avons pu jouer les touristes… Ile de Goré ou N’Gor selon les gazelles, dernier repas en bord de fleuve et dernier voyage en Pirogue… Mais je ne vais pas raconter ce que le Routard ou autre guide de voyage feront bien mieux que moi ! Ces dernières 29h ont été l’occasion de prolonger notre immersion au Sénégal, de profiter d’être entre gazelles une dernière fois et de revenir en douceur à une vie normale !

Cela fait maintenant plus d’une semaine que nous sommes rentrées… et nous ne nous lassons pas de raconter cette aventure à nos amis, collègues, familles… même si ce n’est pas toujours évident de retranscrire toutes nos émotions ! Car comme vous avez pu le constater, cette semaine ( et oui, une semaine seulement .. alors qu’on a l’impression d’être parties 3 mois !) a été, au-delà du défi sportif et du voyage, une semaine de rencontres humaines et d’enrichissement personnel qui nous permet d’affronter les soucis du quotidien plus sereinement, et de réaliser la chance que nous avons d’être ici !

Nous revenons pleines d’espoir : la génération d’enfants que nous avons rencontrée, la première à bénéficier d’une scolarité digne de ce nom, est courageuse et pleine d’ambition. J’ai envie de croire que ces enfants vont permettre d’améliorer le sort du Sénégal. Et c’est un peu grâce à vous tous, grâce à votre soutien ! Plus de 3 200 enfants des écoles primaires ont été dotés pendant la semaine et nous avons reçu de nombreux remerciements de la part d’instituteurs, de directeurs d’écoles ainsi que des inspecteurs d’académie de Fatick et Foundiougne qui nous encouragent la Sénégazelle à continuer dans cette voie.

En cette période de festival de Cannes, vient donc le temps de remises des palmes d’or... ou plutôt des remerciements. Alors .. merci à tous les enfants des écoles de France ( RDV le 17 juin pour un grand reportage de notre aventure), aux généreux donateurs ( vos crayons et cahiers ont été remis en mains propres, mission accomplie !) , à nos amis coureurs, à nos amis non coureurs, à la fine équipe de la rôtisserie et aux hôtes également… Bravo aussi au staff de la Sénégazelle, qui donne envie de continuer à s’investir dans de tels projets.

Et enfin, l’autre bonne surprise de cette semaine reste les gazelles que nous avons rencontrées. Quel bonheur de partager ces quelques jours avec des personnes motivées, beaucoup de mamans d’ailleurs, impliquées, pleines d’énergie, et qui donnent de leurs temps sans rien en retour… le tout dans la joie et la bonne humeur ! Nous n’allons pas faire de spéciale cacedédi car ce serait trop long, mais sachez que Les M'zelles seront toujours prêtes à mouiller le maillot avec vous, surtout si c’est pour une bonne cause !

dimanche 8 mai 2011

5ème et dernière étape : Soum !



VENDREDI 29 AVRIL


Dernière étape… Aujourd’hui, le départ se fait sur la plage et le 1er kilomètre longe le fleuve bordé de bolongs. Il a été décidé que les dernières partent devant et que les premières les suivent. Se retrouvent donc en queue de peloton : Anne, Isabelle, Annie, Patti , Elise, Anne… C’est dans un très bon esprit, et malgré les straps ou autres ampoules, que démarre cette étape. Le classement est de toute façon immuable et je vais tenter de profiter au maximum de cette étape pour faire le plein d’émotions, de sensations, de souvenirs… Je sais que je ne refoulerai pas le sol sablonneux de sitôt ! Nous repassons devant l'école de Thiaré, ou les enfants de la veille nous acclamment de nouveau. Les mêmes paysages défilent devant nous : des baobabs, des chevaux qui tirent leurs charettes, le fleuve en ligne de mire, des fromagers, des femmes africaines avec leurs boubous, leurs provisions sur la tête et leur petit dans le dos. Un sol de "sable mou" et toujours des balises difficiles à repérer ! Le dernier kilo arrive encore plus vite que les jours précédents, et cette fois, on sait que l'on va pouvoir tout donner - plus besoin de s'économiser ! C'est donc une nouvelle fois une arrivée à la 2ème place, puis de nouveau, on repart en arrière pour arroser et accompagner des gazelles.



C'est la première fois que les gazelles visitent cette école et on nous a promis un accueil triomphal. Les enfants ont revêtu leurs plus belles tenues, les mamans sont parées de leurs plus jolies robes et le directeur a sorti pour l'occasion un magnifique chapeau... de cowboy :-). Il a préparé un discours très touchant à notre attention. Puis cette fois, en plus des calebasses, des guitares entament des rythmes endiablés et les enfants se mettent à danser. Ils nous invitent à se joindre à eux... En une semaine, nous avons bien progressé, nous maîtrisons presque le Yuza - la danse nationale, ressemblant un peu à une Macarena locale ! Puis nous effectuons la distribution des fournitures. N'étant pas responsables des dotations ce jour, nous pouvons nous promener de classe en classe : les ambiances sont très différentes selon les classes ! Les mamans ont investi les classes de CI, tandis qu'en CM, on pose des questions aux enfants. On apprend alors qu'eux aussi jouent au béret, à la balle au prisonnier, à l'élastique, ... Puis il est de nouveau temps de se quitter. Mais avant de partir, Aurélie a 2 barbies à donner : autant dire que c'est un réel trésor. Nous décidons donc d'en offrir une à la petite du Guitariste et l'autre a Binta qui nous a épaté en dansant... Derniers calins et derniers adieux. Nous nous laissons toutes envahir par l'émotion.



L'après midi sera libre. Ce sera le moment de profiter du soleil mais aussi de passer du temps avec toutes les autres gazelles... Puis d'aller aux villages dépenser quelques francs CFA. Les artisans de Foundiougne sont durs en affaires ! Awélés, boubous, sacs en wax, mangues, bracelet en poils d'éléphant, statues africaines, sont autant de cadeaux que ramèneront les mamans gazelles à leurs enfants.



A 18h a lieu la remise des prix.... Les M'zelles sont 1ères ! J'ai hâte d'annoncer cette victoire aux enfants de l'école auboise ! Nous nous voyons donc remettre ... une paire de soutien- gorges shock absorber :-). Arrive ensuite la chorale de Foundiougne qui nous chante du Gospel. Je retrouve les émotions que j'avais eues lors de la messe gospel à Harlem... C'est toujours aussi beau. Puis c'est le dernier repas à Foundiougne, sous forme de buffet que l'on partage, pour changer ;-) avec nos copines bordelaises. La soirée sera clôturée par un spectacle africain : danses, cracheurs de feu, djembés... Nous n'avons pas à courir demain, donc nous pouvons en profiter, même si... Nous n'aurions pas dit non pour une 6ème étape !

samedi 7 mai 2011

Etape 4 : Thiaré !



Lever 6 h, après une nuit un peu difficile. Pas de clim = moustiques :-( . On nous a annoncé une étape avec du sable mou. Jusqu’à ce jour, je n’ai pas été gênée par le sol, et pas de douleurs pour les Mzelles d’ailleurs… Les Mathilde, c’est du costaud ! Au fait… J’ai oublié de dire que ça y est, les M’zelles sont en haut du classement par équipe ! Mais les mangeuses de crêpes nous tallonnent – on lâche rien !


Nous partons plus doucement que les jours précédents, histoire de profiter de l’ambiance du peloton. Ce sera Isabelle qui mènera la danse, puis nous ferons un bout de chemin ensemble, puis le duo de tête reprend sa place... Je ne lâche plus Anne ! Le sol est en effet plus mou, et on tente des foulées d’un côté et de l’autres des sillons tracés par les 4x4 – histoire de voir si le sable est plus tassé… On retrouve nos amis du ravito à mi-parcours, les caméras de France TV ( qui nous ont d’ailleurs interdit de faire coucou : je vous promets que ce n’est pas facile ! C’est dingue cette manie que l’on a d’agiter sa main à la vue d’une caméra !), et les kilomètres défilent très vite aujourd’hui ! Nous traversons des villages et ne manquons pas de saluer les villageois. Déjà le panneau annonçant le dernier kilo se profile… mais je me méfie toujours du kilométrage du staff :-) . Je suis Anne à la trace jusqu’à une petite place où sont installés divers marchands et hommes qui sont allongés sous une petite case ouverte ( les femmes travaillent, et les hommes se reposent !). Là, un coureur local emmène Anne qui vole jusqu’à l’arrivée. C’est le moment de tout donner … et je viens me placer en 2ème place, a quelques 10 secondes près. Elle me va bien ma 2ème place ! Et toute seconde gagnée est importante pour la victoire des M'zelles ! Je retourne donc chercher Mathilde, refranchis la ligne d’arrivée avec elle, puis repars encore pour encourager et arroser les Gazelles en leur annonçant qu’il ne reste que quelques centaines de mètres. Dernier sprint final avec Aurélie accompagnée de Charlotte… Puis enfin, je vais boire un peu d’eau !

Nous avons de nouveau droit à un accueil triomphal, et je discute avec la maîtresse des CI. Elle a son bébé sur son dos et m’explique qu’il reste avec elle pendant qu’elle fait la classe. Pas de problème de crèche ou de nounou au Sénégal ! Je suis un peu stressée car nous devons présenter le projet pédagogique des primaires à la classe de CM1. Au vu de la quantité de travail qui a été fourni par les classes de Ramerupt et Vinets, nous devons assurer ! Il va donc falloir présenter très brièvement les classeurs réalisés par les élèves. Sur ces derniers, les enfants ont expliqué leur vie en France : leurs animaux, leurs jardins, leurs loisirs, l’agriculture champenoise, les maisons à colombage, les transports, le matériel agricole,… le tout en photos. Les classeurs ont été confiés aux instituteurs comme support pédagogique. J’ai pu montrer le classeur à une ou deux tables, et ils ouvrent grand les yeux devant des paysages et des matériaux qui leur sont inconnus. Nous leur donnons ensuite les lettres de leurs correspondants. L’inspiration ne vient pas tout de suite, mais au final, nous serons contraintes de leur arracher les lettres des mains tellement ils mettent du coeur à l'ouvrage ! Ils ont pour la plupart ornés leurs missives de jolis dessins, et ce fut l’occasion de tester leur nouveau rapporteur ou équerre ! Puis de nouveau… On se dit au revoir.

L’après-midi sera consacré aux dotations supplémentaires. En effet, nous ne pouvons pas visiter toutes les classes en 1 semaine et certains directeurs viennent chercher leurs fournitures. Il reste pas mal de choses… et encore, si nous avions pu, nous aurions toutes emporté le double de ce que nous autorisait la RAM ! Nous n’avons cessé de nous dire depuis le début « oh, c’est bête, si j’avais su ».. J’aurais emporté : des jeux, des sacs, des habits, des baskets,… Tout ce que nous avons en double serait bien plus utile au Sénégal. Ainsi nous préparons des kits pour les lycées et collèges. Même si nous savons qu’en donnant en masse de cette façon, nous ne sommes pas 100 % sures que tout ira bien aux jeunes. Au moins, quand nous nous déplaçons dans les écoles, nous avons la preuve que c’est utilisé à bon escient !

Le soir est organisé en notre honneur un match de lutte sénégalaise. Le spectacle est autant dans les tribunes qu’au centre de la piste… il y a tout un rituel pour attirer les bons esprits et chasser les mauvais ! on dissémine des feuilles autour de la piste, l’athlète à notre gauche termpe son doigt dans de l’eau boueuse, le met à sa bouche, recrache… on enterre des cailloux… On ne comprend pas très bien,mais c’est intriguant ! Le gagnant recevra un sac de riz de 50 kg offert par les Gazelles. Le match est un peu long… Un garçon à côté de moi m’explique que si rien ne se passe au bout de quelques temps, le vainqueur est tiré au sort. Zut ! J’aimerais bien voir un KO, ou au moins, une jolie mise a terre ! Et c’est chose faite… le perdant est roulé dans le sable, tandis que le vainqueur s’époumone « I am the king » !


Le reste de la soirée se déroulera sous une toute autre ambiance puisque Fatou viendra nous présenter ses robes et tenues grâce à des gazelles qui se sont prêtées au jeu du mannequin : Isabelle, Clémence, Marline, Véronique, … Elles sont belles nos gazelles ! Ce défilé de mode fut un succès et la queue fut longue le lendemain devant la case de Fatou. Mais en attendant le shopping, il est temps de se coucher… Dernière étape demain !


jeudi 5 mai 2011

Etape 3 : Félir !



MERCREDI 27 AVRIL

Ce matin, nous devons être prêtes plus tôt. En effet, ce sont des pirogues qui vont nous transporter vers la ligne de départ, sur l’île de Félir. C’est donc la 1ère fois que nous revêtons nos petites laines avant de courir. Et sous ma polaire, se cache le maillot.. Jaune ! Pour la petite histoire, je ne m’attendais pas du tout à ce maillot, et quand la remise a eu lieu la veille, j’étais en train de me battre avec un noyau de mangue… Jean Michel a eu droit à une bise orange et bien collante ! Après une petite demi-heure de pirogue, nous apercevons le ponton avec son comité d’accueil. Pause pipi derrière des paillottes ( ah les filles … !) puis le départ est donné, de façon un peu plus festive car nous avons des spectateurs aujourd’hui !


Nous faisons le premier kilo au pas, groupées derrière Jean Michel, Raymond et Scott pour sortir du village. Puis le peloton s’étiole… Mais le même schéma se répète : Je reste aux côtés de Anne, Isabelle nous suit, puis Annie en mode tranquille et Elise qui se cramponne à sa 5ème place. Je sais que la 1ère place sera inatteignable car j’ai perdu 8 minutes sur Anne le 1er jour, mais j’ai un autre défi à relever, et qui me fait encore plus plaisir : la 1ère place par équipe ! En effet, Mathilde , qui a tout d’une Diesel, commence à bien s’habituer à la chaleur, et elle gratte petit à petit des places. Ainsi, nous ne sommes plus qu’à 4 minuscules secondes derrière les Gazelles morbillhanaises – alias Anne et Annie, ou encore « les filles du crédit agricole aux 1000 tenues »… Elles ont bien essayé de nous empoisonner à table.. Mais les Mathildes sont coriaces :-). Anne et moi parcourons une bonne partie du parcours ensemble. Puis elle me dépasse de quelques mètres après le ravito. Nous longeons ainsi le fleuve. Le sol est dur, mais la difficulté de ce parcours restera le vent. D’ailleurs, ma casquette me joue à nouveau des tours en s’envolant… puis nous passons aux travers des branchages qui demandent quelques acrobaties dont on se serait bien passées ! Le balisage n’est pas évident ( mieux vaut être 2ème !) et à 2 km de l’arrivée est posé un squelette de zébu avec le dossard d’une gazelle : au milieu de ce paysage désertique, on se prend pour Calamity Jane ! Dernier virage à gauche a 90°, et je commence à me demander où est l’arrivée ! Malgré les encouragements des autres gazelles avant le départ pour gagner l’étape, mes images mentales et la motivation, je sens que la bagarre au sprint final que j’espère depuis le départ ne sera pas pour aujourd’hui ! Arrive alors une dernière ligne droite – face au vent ( et oui, sinon, c’était pas drôle ! ) – mais à cet instant, on oublie tout et on se sent voler. Les enfants entament déjà leur chant, et même des jeunes filles viennent me serrer dans leurs bras ! Le vent me freine, mais Anne ralentit et c'est la main dans la main que nous franchissons la ligne d'arrivée. Moi qui avais été un peu dégoutée par l'esprit un peu trop compétitif aux championnats de France, me voilà rassurée : le sport, c'est avant tout l'esprit d'équipe et de solidarité ! Mais... c'est l'heure d'aller chercher les copines ! En plus, la dernière ligne droite avec le vent de face est un peu décourageante. Je donne de la voie, asperge d'eau, cours les dernies mètres avec ma co mzelle et toutes les autres gazelles !



De nouveau nous sommes récompensées par les danses, les chants et les callebasses des enfants et mamans qui ont sorti leurs plus belles robes et boubous. Située sur une île, cette école a encore moins de moyens que les précédentes. Ce n'en est que plus émouvant. Le mur de la classe des CI est constituée de sacs en plastique... La distribution se fera donc dehors. Des tables ont été placées devant l'école, et même le chef du village est présent. C'est difficile de décrire le regard et les yeux des enfants qui découvrent le contenu de leur sac. Une longue procession de T shirts roses entourée d'enfants de tous âges retourne vers le fleuve. On échange des noms, des adresses... Les adieux sont encore plus douloureux que les jours précédents.

La journée va pourtant être encore riche en rencontres. En effet, après la constitution des dotations, des familles africaines vont nous accueillir chez elles. Nous "échangeons des idées" avec les femmes africaines sur leur quotidien, leurs conditions matérielles... Puis essayons de parler d'environnement avec l'association de jeunes "le comité d'hygiène". Autant dire qu'il reste pas mal de chemin à parcourir avant que les papiers qui gâchent les paysages d'Afrique ne disparaissent... Tout doit passer par l'éducation, les valeurs et les gestes du quotidien doivent être inculquées dès le plus jeune âge.

Ce mercredi se terminera dans le nouveau restaurant du village. Il a ouvert tout récemment, et c'est une occasion de faire marcher l'économie locale. Le service sera un peu long - mais la bonne ambiance régnant et les émotions accumulées font vite oublier l'attente. Et même si la nuit est courte, les gazelles seront au RDV demain matin !






mercredi 4 mai 2011

Etape 2 : Gagué Boca !






















MARDI 26 AVRIL

Lever à la même heure, mais cette fois, je n’oublie pas l’anti- moustique et remplace le café par de l’eau chaude + miel.
La veille, nos copines bordelaises alias Aurélie, Patti et Charlotte m'ont confié une mission : décrocher le maillot jaune. Avec une récompense de la même couleur à la clé… La pression !!!! C’est donc gonflée à bloc et armée cette fois ci d’une ceinture prêtée par Audrey ( ceinture, camel back, pas ceinture ???? A Paris ou ailleurs, toutes mes co-runneuses savant que c’est un grand dilemme pour moi ! ) que je me positionne sur la ligne de départ. Aujourd’hui, l’étape est un peu plus longue. J’ai discuté la veille avec notre Indurain du jour… et nous avions convenu de courir ensemble, ou tout du moins, je vais tout tenter pour la suivre ! Placement sur la ligne de départ, avec aujourd’hui, notre maillot orange des M’zelles : il en aura vécu des histoires cette année ! Même rituel qu'hier, le départ est donné …

Un militaire nous ouvre la route. En effet, même si à aucun moment nous ne nous sommes senties menacées, un minimum d’encadrement est nécessaire, notamment pour la conduite des véhicules – sinon, nous nous ferions arrêter à tout bout de champ. Il nous raconte qu’avec ces conditions climatiques, il faut compter 15 minutes de plus aux chronos habituels sur un semi. On passe le 1er kilo en 4’37’’ again, et Anne me conseille de ne pas partir trop vite : décidément, ça me poursuit ! ( Nicoach, sors de ce corps !) . Le paysage est aujourd’hui plus désertique qu’hier, il n’y a pas un poil de vent, et nous ne traversons aucun village. Pourtant, à deux, ça passe vite ! A savoir que seul le 1er et le dernier kilo sont indiqués : c’est parfois un peu perturbant dans la gestion de course. L’avantage de cette étape est que le sol est assez dur, on le nomme "crème brûlée" , un mélange de sable et de boue séchée. Il faut juste bien se forcer à boire, et garder en tête qu’il reste 3 jours ! On nous avait annoncé une bassine au 8ème kilo – et je m’arrête donc pour mouiller ma casquette. Et là… je ne gère pas bien le mouillage + reposage + recoiffage de la casquette avec queue de cheval et je vois Anne détaler … et j’aperçois au loin les fameuses flammes de la Sénégazelle ( blague du staff , la bassine n'était pas au 8eme !) . Zut, si j’avais su… je ne me serais pas arrêtée !!! Allez go go go ! Je file sur la dernière grande ligne droite entrecoupée d’un petit ruisseau boueux ( petite pensée pour les cross !) . Je m’arrache avec une petite pensée pour mes supporters parisiens : s’il y a bien un moment où il faut sprinter, c’est maintenant ! Je passe la ligne d’arrivée de nouveau sous les acclamations des élèves – en 2eme position, avec 15’’ derrière Anne. J’ai certes raté la 1ère place et ma récompense bordelaise, mais je finis avec la satisfaction d’avoir tout donné ( et je maudis un peu ma casquette verte de la Saintélyon aussi !). Je félicite Anne et retourne chercher les autres gazelles. Mathilde a trouvé son rythme, s’est fait plaisir et je fais les derniers 100 m avec elle : nous avons bon espoir quant au classement par équipe ! Puis je file retrouver Aurélie : elle a fait le marathon de Paris il y a deux semaines et pop, pop, elle enchaine sur une semaine de course dans le désert ! ( et oui, toutes les coureuses sont folles !!!!) . Et là… elle souffre. Sa respiration haletante fait un peu peur… Et là, l’esprit du « on lâche rien »’ s’empare de moi et je décide de la booster jusqu’au bout. L’objectif est de ne pas se laisser rattraper… C’est fou comme même dans les pires moments, on arrive à se sortir les tripes : Aurélie va distancer la gazelle juste derrière mais – si ce n’était pas la sénégazelle, course 100 % bon esprit :-) - elle aurait même pu en doubler 2 autres ! C’est ça aussi la Sénégazelle, la solidarité même pendant la course ! Les filles arrivent les unes après les autres en courant, sauf pour Anne-marie qui finira en quad .

Pas de chant aujourd’hui, mais un combat de lutte sénégalaise. Tout en muscles les garçons ! Ca ressemble un peu à du judo, mais sans tenue spécifique, et sans système de barème. Une fois qu’un des lutteurs a posé les épaules à terre, c’est gagné ! Puis nous partons dans les classes. Nous sommes donc aujourd’hui responsables des dotations. Nous allons rencontrer une classe de CI, l’équivalent des maternelles en France. Nous devons présenter le projet pédagogique avant la distribution… La majorité des petits ne parlant pas encore le français, l’instituteur joue l’interprète. Je leur présente le cahier qu’a réalisé la maternelle pour montrer aux enfants leur école, puis distribue ensuite une enveloppe à chacun des enfants. En effet, chaque petit français a fait un dessin et présenté à sa façon sa famille. Selon les enveloppes, le contenu est différent : il y a des photos, des dessins, des masques… C’est pour moi émouvant de voir comme les français se sont impliqués. Nous distribuons alors des feutres et des feuilles afin que les sénégalais répondent à leurs correspondants : ils sont très appliqués ! Nous distribuons ensuite les fournitures, toujours dans un calme impressionnant et dans le plus grand respect. Pour nous remercier, les enfants nous chantent une chanson. Les larmes montent… Puis le maître appelle des volontaires pour des danses. C’est drôle de voir comme les enfants lèvent la main, car ils crient en même temps… On dirait qu’ils crient « Saîe, saïe, saïe…» : en tout cas, ils ont envie de danser ! Défilent alors filles et garçons applaudis par leurs camarades. La star de la classe en joli vêtement bleu alias Mamadou nous fait toutes craquer… mais déjà il faut repartir. Nous serions bien restées et les enfants ont encore des danses à nous montrer !

Aujourd’hui, ce ne sont pas des calèches mais des taxis brousses qui nous emmèneront à bon port. Ils nous déposeront au marché de Foundiougne. Après quelques recommandations quant au comportement à adopter, nous zigzaguons au milieu des poissons séchés, statues de bois et fruits du baobab, utilisés contre les problèmes gastriques. Pas vraiment motivées pour du shopping, nous rentrons avec Mathilde.

L’après-midi est de nouveau pleine de surprises : c’est garderie chez les gazelles ! Près de 200 enfants de 2 à 5 ans débarquent pour quelques heures : peinture aux pieds et mains, gommettes, jeux d’éveil, lecture, découpage & collage.. et parcours d’adresse. C’est ce dernier que j’ai choisi de préparer avec Katia et Sacha. Il faut d’abord passer sous la corde puis sur la corde, faire des pas chinois, sauter à pied joint, taper dans un ballon, jouer au croquet, marcher avec une balle sur la tête puis finir par un jeu de quilles. Puis pour finir, nous avons fait une mémorable partie de « Un deux trois soleil » menée par Sacha. Eclats de rire garantis ! Enfin, l’après-midi s’est terminée par un goûter. Gâteau au chocolat - avec les doigts- , et nous avons malheureusement dû refuser le gâteau aux mamans – c’est dur de refuser de donner mais ce sont les enfants d’abord… Le staff a durant ce séjour bien pris soin de nous expliquer comment donner, que donner et ce fut très formateur pour ma part. Distribution de peluches avant les au revoir et dernier coup de stress ; on vérifie qu’il ne reste pas de petits cachés … ! Autant dire qu’après une journée pareille, le dîner fut le bienvenu et surtout retrouver notre lit fut un immense bonheur… Demain est un autre jour !

mardi 3 mai 2011

Etape 1 : M'Bam




LUNDI 25 avril 2011.


Alors qu’en France, les parents vont se lever pour cacher les œufs, la chambre 32 est au taquet et 1ère au pti dej. 1ère leçon : éviter le café, il tord le bide. 2ème leçon : c’est à 6 h du mat' que les moustiques sont les plus coriaces ! 7h30 départ des randonneuses, puis départ pour les coureuses à 8h. « Plus c’est tôt, moins il fait chaud ». Nous nous plaçons sur la ligne de départ. Ça y est, la sénégazelle commence vraiment, on y est ! Après la pluie de Berlin, les averses de Marseille /Cassis, la neige de la Saintélyon, la boue des cross… c’est le sable du Sénégal qui s’offre à nous.

Nous ne sommes bien sûr pas ici pour la performance ( l’année sportive a déjà été bien remplie avec son lot de RP ! ) et pourtant, J’ai envie de courir, d’aller vite, de tout donner pour tous ceux qui nous ont soutenu depuis le début de l’aventure, pour les enfants de France qui vont suivre le blog… je me sens l’âme d’une pétroleuse et lance à Mathilde un : « allez, on finit 1ères ! » … on ne se refait pas… même à des milliers de kilomètres ! Mathilde craint un peu la chaleur mais je me rappelle le 26 septembre 2011 où soit disant elle n’était pas en forme et a finalement détalé sous la porte de Brandebourg me grillant de 14 secondes. On lâche rien, allez les M’zelles ! Le départ est lancé dans la joie et la bonne humeur par Jean-Michel , chaque gazelle joliment vêtue de son maillot rose, et la team des papillons de Charcot gonfle ses ballons au départ ( puis ensuite elle les dégonfle, puis les regonfle à l’arrivée – c’est toute une organisation ! ) . Pour la petite histoire, les papillons de Charcot lutte contre le SLA, une maladie qui paralyse petit à petit. Leurs maris avaient fait le MDS sous les mêmes couleurs en 2010 et leurs femmes ont donc décidé de reprendre le flambeau en 2011. Le quatuor de tête se détache rapidement – nous en faisons partie, mené par Rassoul. Le terrain est assez dur et plat, et nous passons le 1er kilo en 3’47’’. C’est notre allure marathon, donc pas de soucis ! Et pourtant, Mathilde décroche vers le 2eme kilo. Aîe … la chaleur n’est pas son élément. Je rivalise d’imagination pour la booster, et en même temps, je me dis que c’est le 1er jour, il ne faudrait pas se griller. Je ralentis, je blague… mais quand c’est un jour sans, c’est un jour sans ! Nous voyons la tête de course s’éloigner avec regret et mes jambes me démangent… mais nous sommes venues en équipe, alors mon objectif sera de booster Mathilde. Arrive le 1er ravito au 4eme kilo . On s’arrête, et étant toujours à bloc, je me dis, que hop ! ça va repartir ! Je vois une lueur de winneuse dans les yeux de Mathilde – j’y crois, on va filer ! Nous nous élançons vers la 2eme partie de course qui débute par une traversée de village. Tous les habitants sont sur le pas de leurs cases et encouragent les gazelles. « Sala malecoum ! ». je parle et parle pour faire oublier la chaleur, n’écoute pas les conseils des locaux ( « mais que faites-vous ? » « Ben, on court ! ») , et je finis par nous perdre … et j’entrainerais Patti qui fera donc 500 mètres supplémentaires avec nous. Autant dire que cette promenade en extra a été un coup de massue pour le moral de la Mzelle blonde… et vers le 6eme kilo, Mathilde me dit de partir devant. J’hésite puis… l’appel de la course aura eu raison de mes jambes et je file vers l’arrivée ! Je remonte 18 filles ( le négative split le plus impressionnant de ma vie de coureuse !) et finis en sprint. Comment ne pas finir en beauté quand près de 300 enfants vous acclament à l’arrivée ! Ce sera d’ailleurs l’arrivée la plus magistrale de la sénégazelle. D’abord, parce que nous avons traversé un dédale de chemins dans le village et ensuite parce que cette école, dans laquelle la sénégazelle passe depuis près de 10 ans, est maintenant ultra rodée dans l’accueil des coureuses ! A peine arrivée, j’ai la bonne surprise de découvrir que ma super colloc sénégalaise a fini à la 3ème place , chapeau ! Et je file retrouver Mathilde pour l’accompagner sur les derniers 100 mètres. Ouf ! elle semble mieux qu’il y a quelques kilomètres et se classe 23ème. Et puis de toute façon, le classement est vite oublié : l’école de M'Bam nous accueille au son des calebasses, nous fait danser, puis nous avons droit à une chorégraphie parfaitement interprétée par les élèves de CM2 sur l’air de « Sénégal mon pays ». Une danse jugée un peu militaire par certaines mais ce qui m’a personnellement le plus impressionnée, c’est le sérieux et la discipline des élèves – qui aura été confirmée par la suite dans les salles de classe. Après 1 bonne heure de danse, de calins, de musique, … les enfants, venus spécialement pour nous car c’est le lundi de Pâques nous entrainent dans les salles de classe. Nous ne sommes aujourd’hui pas responsables des dotations, ce qui permet de se promener entre les différents niveaux puis de rester avec quelques enfants, qui réclament de se faire prendre en photo. Le numérique a un côté magique pour eux ! Sur les tableaux sont écrits des problèmes de maths, d’IST, des proverbes, mais les murs restent vides comparés à nos classes françaises. Les dotations donneront un peu de couleur… Nous discutons avec les instituteurs qui nous expliquent le principe des olympiades : c’est le nom qui est donné aux examens d’entrée en 6eme. Le directeur est fier de nous annoncer que son école a obtenu 100 % de réussite l’an dernier. Mais déjà l'heure de nous séparer a sonné.

Jean-Michel essaie de rassembler les gazelles pour retrouver les calèches qui nous ramèneront a Foundiougne. C’est dur de dire au revoir aux enfants… Nous nous attachons très vite – et dire que demain, de nouveau, il faudra de nouveau les quitter! Mais tous nous crient à l’année prochaine et , ils se rappellent même nos prénoms. Ils sont impressionnants.

Retour à Foundiougne pour un après-midi bien chargé : préparation des dotations, et cette fois, c’est nous qui allons nous transformer en père Noël avec Elise, Christine et son acolyte. Ensuite, Samba nous a prévu une petite visite en pirogue à la rencontre des pêcheurs. Nous voguons au milieu de la Mangrove, passons à côté du baobab sacré, puis, une fois sur l’île, les pêcheurs nous expliquent la pêche, les poissons fumés et séchés. Inutile de préciser que cela ne passe pas les normes d’hygiène en France… puis nous passons à côté de garçons qui jouent au foot. Bizarrement, l’épisode du bus en Afrique du Sud ne semble pas avoir terni l’image des bleus – même si les enfants sont plutôt fans de Arsenal et Chelsea ! Et ils suivent même les résultats de la ligue 1 ( qui eut cru que Arles Avignon avait des supporters près de Dakar !) . Ils ont des tout petits buts : une méthode pour gagner en précision ? Nous finissons par aller voir une famille à qui nous offrons un peu de lait pour les nouveaux nés. En retour, nous avons de nouveau droit à une danse. On ne se lasse pas de voir les petits danser et bouger comme personne et les femmes sourire comme nulle part. Retour ensuite vers notre campement, où nous attend notre repas. Nous devions accueillir une chorale locale à 20h. En fait, elle est restée bloquée dans un bus, et nous a prévenu vers 22 h.. Comme ils disent là bas « on n’a pas d’heure, on n’a pas de montre, on n’a que du temps ! » . Tant pis pour la chorale, à vrai dire, on est bien contentes d’aller se coucher… l’aventure ne fait que commencer !



lundi 2 mai 2011

Le débarquement des Gazelles à Foundiougne !




Comme vous le savez, nous sommes donc rentrées du Sénégal hier. Nous n'avons pas pu faire un CR détaillé en direct live car nous avions un programme bien chargé... et surtout des coupures de courant. Nous allons donc vous conter notre fabuleuse aventure jour après jour avec quelques jours de retard !



1ère épreuve : aller jusque Foundiougne ! Dans ma tête, Dakar était à 3h de vol et je pensais tremper mes pieds dans le fleuve Saloum en fin d'aprem... mais c'était légèrement plus long :-). Il a fallu d'abord disséminer mes 92 kilos de fournitures dans les bagages des 68 autres gazelles, régler le supplément bagages... Direction le Maroc ! Mais avec 1 bonne heure de retard. Et rebelote à l'escale à Casa. Mais cet arrêt nous a permis de démarrer une grande histoire avec nos copines bordelaises autour du dernier coca zero de l'aéroport :-) , puis nous avons fini par nous envoler pour Dakar vers 3h, où nous attendait là-bas une escorte. Autant dire qu'une troupe de gazelles armées de fournitures pour plus de 4000 élèves, c'est impressionnant ! Mais nous n'étions pas au bout de nos surprises. Tout d'abord, une des valises de Mathilde est restée à Casablanca... avec ses baskets à l'intérieur :-( . Et, à l'arrivée à Foundiougne, le staff aux chemises rouges nous distribue des flash lights qu'il faudra plier ( et non casser... spéciale cacedédi à Julie !) car... Nous devrons être visibles sur les pirogues en pleine nuit ! Telles des petites lucioles, nous accédons à notre campvia une pirogue et c'est depuis le ponton que nous verrons le soleil se lever...


Nous avons la chance de partager notre chambre avec la star locale ! Elise habite Dakar et a gagné sa place par tirage au sort sur la Dakarelle. Nous la bombardons de questions et elle nos impressionne avec sa méga moustiquaire super classe avec de la dentelle ( oups, j'ai complètement zappé le cinq sur cinq !) . La chambre 32 ( 1ère au classement des chambres si un tel classement avait existé !) choisit l'option sieste avant le dej. En effet, l'aprem va etre bien chargé ! Nous devons vider les valises et classer la totalité des fournitures : crayons rouges, bleus, verts, noir, crayons de papier, de couleurs, grands cahiers, petits cahiers, trousses, feutres, rapporteurs, règles, ... Les gazelles se transforment en fourmis pour tout trier et tout ranger ! Evelyne m'a confié la mission de faire les sacs ateliers pour la grande aprem goûter garderie du mardi. Apparemment, nous allons avoir l'honneur de recevoir les petits de 3 à 5 ans du village : la semaine promet d'être bien remplie - Nous ne savons pas bien à quelle sauce la team de Jean-Michel va nous manger !



A 18h a lieu la présentation du staff. Tout de bleu marine vêtue ( on est toutes un peu jalouses de leurs tenues!) , défilent Raymond et Claude le rois du balisage, Arthur et Tristan les as du ravito, Audrey la championne de quad, Nicole la docteur, Evelyne notre responsable solidarité, nos anges gardien Rassoul et Samba, l'équipe militaire Scott et Stéphanie, et la famille Gomez magnats de la télé :-). Puis on nous informe que l'étape du lendemain sera assez courte, de 8km.


Mais mine de rien, il fait chaud, et .. Nous n'avons quasi pas dormi... Les Mzelles et la Dakarelle s'endorment alors sous les coups de 10h non sans avoir réglé le réveil à 6h du mat' le lendemain...



PS : un peu plus de sport dans le CR de demain, promis !

PPS à toutes les mauvaises langues : il n' a pas plu à Dakar

PPPS : pour ceux qui n'ont pas suivi notre malédiction avec la pluie, cf nos premiers posts !