jeudi 5 mai 2011

Etape 3 : Félir !



MERCREDI 27 AVRIL

Ce matin, nous devons être prêtes plus tôt. En effet, ce sont des pirogues qui vont nous transporter vers la ligne de départ, sur l’île de Félir. C’est donc la 1ère fois que nous revêtons nos petites laines avant de courir. Et sous ma polaire, se cache le maillot.. Jaune ! Pour la petite histoire, je ne m’attendais pas du tout à ce maillot, et quand la remise a eu lieu la veille, j’étais en train de me battre avec un noyau de mangue… Jean Michel a eu droit à une bise orange et bien collante ! Après une petite demi-heure de pirogue, nous apercevons le ponton avec son comité d’accueil. Pause pipi derrière des paillottes ( ah les filles … !) puis le départ est donné, de façon un peu plus festive car nous avons des spectateurs aujourd’hui !


Nous faisons le premier kilo au pas, groupées derrière Jean Michel, Raymond et Scott pour sortir du village. Puis le peloton s’étiole… Mais le même schéma se répète : Je reste aux côtés de Anne, Isabelle nous suit, puis Annie en mode tranquille et Elise qui se cramponne à sa 5ème place. Je sais que la 1ère place sera inatteignable car j’ai perdu 8 minutes sur Anne le 1er jour, mais j’ai un autre défi à relever, et qui me fait encore plus plaisir : la 1ère place par équipe ! En effet, Mathilde , qui a tout d’une Diesel, commence à bien s’habituer à la chaleur, et elle gratte petit à petit des places. Ainsi, nous ne sommes plus qu’à 4 minuscules secondes derrière les Gazelles morbillhanaises – alias Anne et Annie, ou encore « les filles du crédit agricole aux 1000 tenues »… Elles ont bien essayé de nous empoisonner à table.. Mais les Mathildes sont coriaces :-). Anne et moi parcourons une bonne partie du parcours ensemble. Puis elle me dépasse de quelques mètres après le ravito. Nous longeons ainsi le fleuve. Le sol est dur, mais la difficulté de ce parcours restera le vent. D’ailleurs, ma casquette me joue à nouveau des tours en s’envolant… puis nous passons aux travers des branchages qui demandent quelques acrobaties dont on se serait bien passées ! Le balisage n’est pas évident ( mieux vaut être 2ème !) et à 2 km de l’arrivée est posé un squelette de zébu avec le dossard d’une gazelle : au milieu de ce paysage désertique, on se prend pour Calamity Jane ! Dernier virage à gauche a 90°, et je commence à me demander où est l’arrivée ! Malgré les encouragements des autres gazelles avant le départ pour gagner l’étape, mes images mentales et la motivation, je sens que la bagarre au sprint final que j’espère depuis le départ ne sera pas pour aujourd’hui ! Arrive alors une dernière ligne droite – face au vent ( et oui, sinon, c’était pas drôle ! ) – mais à cet instant, on oublie tout et on se sent voler. Les enfants entament déjà leur chant, et même des jeunes filles viennent me serrer dans leurs bras ! Le vent me freine, mais Anne ralentit et c'est la main dans la main que nous franchissons la ligne d'arrivée. Moi qui avais été un peu dégoutée par l'esprit un peu trop compétitif aux championnats de France, me voilà rassurée : le sport, c'est avant tout l'esprit d'équipe et de solidarité ! Mais... c'est l'heure d'aller chercher les copines ! En plus, la dernière ligne droite avec le vent de face est un peu décourageante. Je donne de la voie, asperge d'eau, cours les dernies mètres avec ma co mzelle et toutes les autres gazelles !



De nouveau nous sommes récompensées par les danses, les chants et les callebasses des enfants et mamans qui ont sorti leurs plus belles robes et boubous. Située sur une île, cette école a encore moins de moyens que les précédentes. Ce n'en est que plus émouvant. Le mur de la classe des CI est constituée de sacs en plastique... La distribution se fera donc dehors. Des tables ont été placées devant l'école, et même le chef du village est présent. C'est difficile de décrire le regard et les yeux des enfants qui découvrent le contenu de leur sac. Une longue procession de T shirts roses entourée d'enfants de tous âges retourne vers le fleuve. On échange des noms, des adresses... Les adieux sont encore plus douloureux que les jours précédents.

La journée va pourtant être encore riche en rencontres. En effet, après la constitution des dotations, des familles africaines vont nous accueillir chez elles. Nous "échangeons des idées" avec les femmes africaines sur leur quotidien, leurs conditions matérielles... Puis essayons de parler d'environnement avec l'association de jeunes "le comité d'hygiène". Autant dire qu'il reste pas mal de chemin à parcourir avant que les papiers qui gâchent les paysages d'Afrique ne disparaissent... Tout doit passer par l'éducation, les valeurs et les gestes du quotidien doivent être inculquées dès le plus jeune âge.

Ce mercredi se terminera dans le nouveau restaurant du village. Il a ouvert tout récemment, et c'est une occasion de faire marcher l'économie locale. Le service sera un peu long - mais la bonne ambiance régnant et les émotions accumulées font vite oublier l'attente. Et même si la nuit est courte, les gazelles seront au RDV demain matin !






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